Pas touche à mon pénis: pour ou contre le décalottage !!!
Lorsque Matteo avait 7 jours, la maman de Pascal qui était en visite me dit qu’il fallait que je décalotte mon fils pour lui « nettoyer » le gland. Quoi? C’est quoi ça??? Lorsqu’elle me l’expliqua (remonter le prépuce comme un col roulé pour nettoyer « en dessous de la petite peau ») j’étais horrifiée. Le lendemain j’appelai mon infirmière et elle me dit « on ne conseille plus le décalottage maintenant, c’est une pratique qui était courante il y 30 ans mais on s’est rendu compte que ce n’était pas bon ». Ouf ! Quel soulagement.
Tripotter le pénis de mon fils ne me réjouissait pas et en plus Pascal m’a dit qu’étant petit il détestait ça car ça lui faisait mal… Comme quoi, on voit que les « vérités » médicales sont bien changeantes, que ce soit pour le côté où il faut coucher l’enfant, l’âge d’introduction des solides, le décalottage, etc. Comme disait Bouddha : il n’y a que le changement qui est permanent.
Je viens de lire sur ce sujet un article super intéressant (très court et rapide à lire) écrit par un médecin suisse dont voici quelques extraits.
Que pensez-vous des arguments habituellement utilisés par les tenants du décalottage (adhérences, possible phimosis) ?
Le décalottage n’a que des inconvénients et aucun avantage. Il s’agit d’une pratique inutile et agressive autant pour le bébé que la maman. La plupart des études montrent que le décalottage n’a aucune fonction, ni hygiénique, ni pour empêcher le phimosis, qui est un phénomène spontanément rare. Le phimosis, c’est le fait que l’orifice du prépuce est trop serré pour permettre au gland de sortir quand le garçon est en érection. Donc, ça ne peut gêner les garçons qu’à l’âge où ils sont susceptibles d’avoir des rapports sexuels. Ironiquement, c’est le décalottage répété, en provoquant des inflammations qui peut causer le phimosis - la déchirure répétée du prépuce provoque des cicatrices, qui resserrent l’orifice...
On disait dans le temps que c’était pour lutter contre les adhérences, pour « nettoyer » ce qu’il y avait dessous. Le prépuce est « auto-nettoyant ». La nature fait bien les choses : l’orifice du prépuce est serré à la naissance pour éviter que des poussières s’introduisent dedans. Le décalotter (donc, le dilater de force), c’est anti-naturel et très douloureux. Le pire : ça peut entraîner des déchirures et un para-phimosis qui, lui, est une urgence.
Le para-phimosis (provoqué) est beaucoup plus fréquent que le phimosis. Je vous décris le tableau : une maman a voulu décalotter un petit garçon (en général dans son bain). Le tripotage a entraîné une érection après le décalottage. Du coup, le prépuce en « col roulé » serre le gland, qui gonfle et devient violet. Le gamin hurle. Comme il est dans un bain chaud, ça s’aggrave...
Bref, on appelle le médecin, et là, de deux choses l’une. Ou bien il panique et envoie le gamin à l’hôpital, ou bien il connaît le problème et le résout très simplement : il ne faut pas tirer sur le prépuce pour le recalotter (ça ne marche pas), il faut d’abord vider la baignoire, ensuite lui verser de l’eau un peu plus froide (pas glacée) sur le pénis, en comprimant tout doucement le gland gonflé. Le froid dégonfle la verge, et le gland rentre tout seul dans le prépuce...
A partir de quel âge faut-il s’inquiéter et envisager une opération chez un petit garçon dont le pénis ne se décalotte pas ?
C’est simple : il ne faut jamais s’inquiéter, car il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Le décalottage est une pratique culturelle en France, pas du tout dans d’autres pays. Pourtant, il n’y a pas plus de phimosis ailleurs qu’en France.
Le tripotage et la masturbation sont très fréquents chez les tout petits (et parfois jusqu’à huit-dix ans), mais ne provoquent pour autant aucun problème. Le prépuce du nourrisson n’est pas fait pour être décalotté par quelqu’un d’autre que par son utilisateur. Il s’allonge et s’assouplit au fil du temps, à mesure que l’enfant grandit... et dilate l’orifice du prépuce lui-même en se masturbant.
Avec la croissance, le prépuce s’allonge en même temps que le pénis, ce qui permet des érections sans souci. A la puberté, dans l’immense majorité des cas, les garçons se sont déjà décalottés et ont assoupli l’orifice préputial tout seuls et ils n’ont pas de phimosis... Ils ne connaissent même pas le mot !
Ma conclusion : il faut donc laisser le pénis de nos garçons tranquilles. Et les laisser jouer avec à leur guise! Le fait de pratiquer le « bébé sans couches » (voir mon sur l'hygiène naturelle infantile billet ici) donne à Matteo accès à ses organes génitaux, comme à toutes les autres parties de son corps. J’aime cette idée que cela ne soit pas une zone interdite ou inaccessible pour lui. Autre avantage des « fesses à l’air » c’est que son pénis n’entre jamais en contact avec son caca et ne doit donc jamais être nettoyé.