Est ce possible de manger BIO et pas cher? OUI!
Mon amie Lauren a parlé sur son blog (ici) d'un livre qu'elle a lu "Animal Vegetable Miracle" qui relate l'aventure d'une famille qui a pendant un an essayé de manger le plus local et bio possible (de leur jardin principalement). Cela me rappelle un livre que j'avais lu et beaucoup aimé "the 100-mile diet".
Manger BIO pour moi c'est un choix conscient et important. La bouffe occupe la pole position dans notre budget famillial (après le logement) et c'est bien ainsi. Car manger, c'est nourrir notre corps, chacune de nos cellules tire son énergie de ce qui entre dans notre bouche. Si on mange de la cochonnerie, pulvérisée par 1001 produits toxiques et qui pousse dans des sols morts, sans vie, comment peut-ont être en santé? Comme disait hypocrate "que ton aliment soit ta médecine et ta médecine ton aliment". Mais bon je radote, je pense que j'avais déjà écrit tout ça sur ce blog.
Aujourd'hui je viens partager avec vous des façons de s'alimenter "bio" et "pas cher" en même temps! OUI vous avez bien lu, c'est possible! Voici mes trois petits secrets :
- le Jardin des Anges: chaque mercredi, un "ange livreur" vient déposer chez nous 4 gros sacs emplis de fruits et légumes bio. Quel service de rêve: des aliments frais, bio et le plus local possible livrés à l'année longue directement DANS ma maison, le tout à prix très concurentiel (à peine plus cher que le "non-bio") car les intermédiaires sont réduits au maximum. Qui dit mieux ?!?
Ce que j'aime c'est que je ne dois plus du tout aller au marché Atwater ou à l'épicerie pour acheter mes ingrédients frais. En été, le maximum vient de leur jardin et de fermes du Québec qui sont leurs partenaires mais ils complètent toujours (surtout l'hiver) les "paniers" par des fruits et légumes importés. Car OUI même si je vis dans le grand nord, j'aime les avocats, les kiwis, les citrons etc et je ne pourrais me limiter à une diète purement locale en hiver (des patates, des courges et des topinanbours c'est beau mais ça suffit pas!). Ce système me convient mieux que les fameux "paniers bio" de l'agriculture soutenue par la communauté (ASC) chapeautés par Equiterre car il y a un plus grande diversité (notamment beaucoup de fruits, ce qui n'est pas le cas de l'ASC) et c'est opérationnel à l'année longue!
Comment ça fonctionne: on choisit un format de panier, moi j'ai opté pour le "grand" panier (12 variétés de légumes et 5 variétés de fruits) qui coûte 58$, et chaque lundi un courriel me prévient de ce que contiendra mon panier de la semaine. Je peux ensuite aller sur "mon compte en ligne" pour faire des ajouts de certains fruits ou légumes à l'unité si je le souhaite (par exemple si je veux faire une recette spécifique et qu'il me manque un ingrédient ou bien si, comme c'est le cas en ce moment, Matteo est dans une "phase concombre" et qu'il en mange un par jour :o). Le mercredi, je reçois mon panier et vu que le livreur à la clé de chez nous, les aliments ne gèlent pas dehors (une glacière peut être fournie gratuitement pour conserver les produits à bonne température mais le best, c'est la clé). Le tout est débité de ma carte de crédit. Le Jardin des Anges livre un peu partout à Montréal, rive Nord et rive Sud.
On pourrait penser que c'est pas écolo de se faire livrer chez soi, mais si on y réfléchit bien, l'emprunte écologique est réduite car c'est une mini-van qui livre partout au lieu de plein de gens qui prennent leur auto pour aller à l'épicerie. Aussi, le fait de pouvoir prévoir d'avance les quantités à mettre dans les paniers permet au Jardin des anges de commander les quantités précises et d'éviter les pertes qui, dans les épiceries, sont MAJEURES (c'est un scandale tout cette bouffe jetée!). Le Jardin des Anges a le vent dans les voiles et cette petite entreprise en pleine expansion qui a fêté récemment son 10ème anniversaire compte mtn plus de 20 travailleurs. C'est en plein le genre d'entreprises qui me font tripper et je me sens privilégiée de bénéficier d'un tel service 5 étoiles! J'adore aussi leur super blog où l'on trouve plein de recettes succulentes, faciles à préparer et qui nous aident à cuisiner notre panier. Aussi, des fiches de producteurs qui nous présentent les fermes d'où viennent nos aliments et les géniales fiches légumes... j'm, j'm, j'mmm!
- La ferme Formido: j'ai été végétarienne pendant 5 années pour, en autres raisons, réduire mon impact sur la terre car l'élevage nécessite énormément de ressources (céréales, eau, paturages) et génère beaucoup de déchets (lisier) qui contaminent nos sols. Mais depuis 2 ans, je suis plutôt une flexitarienne, c'est à dire que "Oui je mange de la viande, mais pas beaucoup!". Par contre, pas de compromis sur l'origine de cette viande: c'est bio (ou mieux encore "sauvage" = les perdrix/orignal chassé(e)s par mon amoureux) ou c'est rienpantoute. Je vous épargne le long roman sur les condition inacceptables d'élevage et d'abattage conventionnel. Voici juste un petit rappel car l'amnésie nous guête trop souvent: la vache folle ça vient d'où? on a fait manger à des vaches -des herbivores on s'entend- des "farines animales" mot fancy pour dire carcasses d'animaux moulues... croyez vous qu'une vache est faite pour manger des petits bouts d'os et de peau de vache? Eh oui, pour avoir de la viande toujours moins cher il faut couper partout... La folie et les extrêmes où nous entraîne la recherche de rendements toujours plus important nous mèneront à notre perte!
Je suis POUR payer PLUS pour la bouffe, POUR une agriculture qui permette aux agriculteurs de vivre sans devoir avoir des "mega-fermes-industries-à-bétail", POUR la qualité et non la quantité. Depuis des décennies la proportion de notre budget alloué pour nos aliments est en déclin alors que c'est le besoin le plus essentiel de l'humain! Pourquoi trouve-t-on cela normal de payer 40 000$ pour une auto ou 2 000$ pour une télé mais on est si radins sur la bouffe???
Bon, pour revenir à nos "vaches", je vous présente la FORMIDABLE ferme FORMIDO! Une fois par mois, je vais chercher ma commande de viande bio au point de chutte que j'ai ouvert dans mon quartier (le stationnement d'Equita, mon ancienne job). Quel plaisir de serrer la main d'Isabelle, la propriétaire de la ferme, de sentir un lien tellement plus direct et chaleureux qu'un rayon de boucherie à l'épicerie. Quel plaisir de savoir que cette main qui me tend ce steak a nourri le boeuf hier à peine et que celui-ci a mené une "vie de boeuf heureux" à brouter l'herbe dans un grand champs ou des céréales bio dans son étable!
Concrètement, plusieurs formules existent dont celle où l'on achete une grande quantité (ex: un demi/ un quart de derrière de boeuf) et on obtient toutes les parties de ce boeuf (os pour la soupe, steaks, viande hachée, etc.) congelées et emballées sous vide. On a ainsi de la viande BIO au même prix que la viande non-bio. Par contre, si on commande à la pièce, c'est un peu plus cher que le conventionnel, mais mon Dieu que ça en vaut la peine! Un ptit secret: les saucisses sont dé-li-cieuses! Il y a aussi des produits connexes tous bio (farines, miel, oeufs, ail, etc.). Vous trouverez la liste de prix sur leur site web ici.
- Le "club pop": J'avais déjà parlé ici de mon attachement à mon quartier. Depuis quelques mois je participe au groupe d'achat du club populaire des consommateurs de Pointe-St-Charles. Un nom kilométrique pour un concept simple et efficace: on se réunit une fois par mois pour commander en groupe ce qui nous donne un prix 30 à 50% inférieur à l'épicerie. Il y a mtn plein de produits bio dans le bon de commande à un prix fou (parfois 2 à 3 fois moins cher que le prix que je payais pour le même produit au marché Atwater, et souvent équivalent au prix pour du conventionnel en épicerie). Il faut savoir que lorsqu'on achète directement d'un distributeur ou producteur, sans l'intermédiaire de l'épicerie, on sauve la marge de profit de l'épicerie (au moins 30%).
La rencontre mensuelle de 2 heures est super sympathique, on fait connaissance avec nos voisins, on déguste les bons petits plats cuisinés à l'occasion pour faire découvrir des produits disponibles, et le tout fonctionne comme un encan "il manque 3 cannes de lait de coco pour faire une caisse, qui en veut?". Il faut aussi s'impliquer 1 à 2 heures par mois dans le club, soit en appelant les membres pour leur rappeller de venir à la réunion, soit en assemblant les commandes.
Grâce au Jardin des Anges, à la ferme Formido et au Club Pop, je parviens à faire d'une pierre 3 coups: manger bio, payer moins cher et être en relation plus directe avec les vrais producteurs. Je suis aux anges!